septembre 13, 2024

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Dans une lettre datée du 3 février 2024, le Directeur général de l’Office des Routes, Jeanneau Kikangala Ngoy, avait officiellement interpellé le Gouverneur honoraire de la province du Haut-Uele, Christophe Baseane Nangaa, concernant l’exploitation du bac installé sur la rivière Nepoko. Ce bac, initialement bloqué à Kisangani et transféré à Isiro grâce à l’intervention de l’ancien Gouverneur, est désormais exploité par des services privés, au détriment de l’Office des Routes.

« Les informations provenant de notre direction provinciale du Haut-Uele révèlent que notre bac, utilisé pour la traversée de Malyapwana sur la rivière Nepoko, est actuellement exploité par vos services, au grand préjudice de l’Office des Routes. Nous demandons donc la restitution de ce bac à notre direction provinciale afin de permettre une gestion adéquate du trafic routier lié à cette traversée », a écrit le Directeur Général dans sa correspondance.

Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que malgré les demandes formelles, le bac n’a toujours pas été restitué à l’Office des Routes. Cette situation non seulement prive l’État de revenus essentiels, mais elle suscite également des interrogations sur les intérêts privés qui bénéficient de l’utilisation de cette infrastructure publique. Ce bac, qui devrait servir le bien commun, est désormais exploité pour des fins personnelles, sous la bénédiction du Gouverneur honoraire Baseane Nangaa.

L’Office des Routes réclame la restitution de ce bac qui est actuellement exploité sur la rivière Nepoko par la Société SGU SARL de Corneille Nangaa, frère aîné de l’ancien Gouverneur et patron du groupe rebelle AFC/M23. Cette connexion suscite des inquiétudes quant à l’utilisation de cette infrastructure publique à des fins privées, surtout dans un contexte d’insécurité accrue dans la région. Dans les milieux de la société civile, des craintes se font de plus en plus entendre quant à la possibilité que les ressources générées par l’exploitation de ce bac soient détournées pour financer les activités rebelles de l’AFC/M23. Une telle situation aggraverait l’instabilité dans la région et compromettrait les efforts de paix et de développement en cours, en accord avec la vision du Chef de l’État, Félix-AntoineTshisekedi.

La situation devient d’autant plus alarmante dans le contexte actuel d’insécurité qui règne aux environs du Haut-Uele, notamment avec l’activisme des groupes armés comme l’AFC/M23, coordonné par Corneille Nangaa. L’exploitation privée de cette infrastructure, en période de telles tensions, représente un grand désavantage non seulement pour la population, mais aussi pour l’Office des Routes, qui voit l’une de ses ressources les plus stratégiques être détournée.

Alors que la province du Haut-Uele fait face à de nombreux défis de développement, la perte de revenus liée à cette situation crée un manque à gagner de l’ordre d’un million des dollars chaque mois, très dommage pour les caisses de l’État, privant l’actuel exécutif provincial des moyens nécessaires pour concrétiser ses projets. Il est donc impératif que les forces vives et les autorités provinciales actuelles se saisissent de cette affaire pour rétablir les droits de l’Office des Routes et garantir une gestion transparente et efficace des infrastructures publiques, dans l’intérêt de toute la province du Haut-Uele.

Ngetha Kasuka

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