mai 6, 2025
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À l’occasion de la Journée nationale de l’enseignement, l’Institut Supérieur Technologique d’Isiro (ISTI), situé dans la province du Haut-Uele, en République démocratique du Congo, a tenu une conférence de haut niveau consacrée à un enjeu vital : « L’intellectuel et le développement : cas du secteur agricole et de la sécurité alimentaire dans le Haut-Uele ».

Pendant près de trois heures, le Professeur Jackson N. Sebigunda, expert en génétique végétale et biotechnologie, a captivé l’audience par une série d’exposés brillants et éclairés sur les enjeux structurels du secteur agricole congolais. Titulaire d’un doctorat de la Central Luzon State University aux Philippines, le professeur Sebigunda est également doyen de la faculté des sciences humaines et sociales, filière des sciences agrovétérinaires à l’ISTI.

Dans une intervention mêlant analyse académique et propositions concrètes, le professeur Sebigunda a souligné que l’agriculture, si elle est modernisée, structurée et soutenue, représente un moteur puissant de développement pour le Haut-Uele et pour la RDC dans son ensemble.

” Une production agricole de qualité, à grande échelle et selon les normes internationales, peut accroître significativement le PIB et le PNB, tout en stabilisant la monnaie nationale “, a-t-il affirmé.

Il a cependant dénoncé le faible soutien gouvernemental aux entrepreneurs du secteur agroalimentaire, insistant sur la nécessité de leur garantir l’accès au crédit, aux intrants agricoles, aux terres cultivables et aux formations techniques.

Cette conférence stratégique a réuni un large éventail d’acteurs clés, notamment des institutions universitaires locales, des membres de l’Association des Ingénieurs Agronomes du Congo (ASSIAC)
Haut-Uele, ainsi que des représentants du Service National des Fertilisants et Intrants Connexes (SENAFIC), un organe du ministère de l’Agriculture en charge des engrais et produits phytosanitaires.

Des représentants du secteur privé, dont une sous-traitance de Kibali Gold Mine (Gold Camp Solution , GCS), spécialisée dans les services alimentaires, ont également pris part à cette rencontre, témoignant de l’intérêt croissant du secteur extractif pour la sécurité alimentaire locale.

Dans son allocution, le professeur Raphaël-Marie Masoki Atambana, président du conseil d’administration de l’ISTI et enseignant à l’Université de l’Uele, a appelé à un changement de paradigme

” Nous devons passer du statut de consommateurs et importateurs à celui de producteurs, transformateurs et exportateurs” . Il a cité en exemple la flambée des prix du piment et des légumes à Isiro, alors que la province regorge de terres arables et de ressources hydriques encore largement sous-exploitées.

L’ISTI, en collaboration avec le professeur Sebigunda et d’autres partenaires, entend dresser un état des lieux complet de ses concessions agricoles en vue d’élaborer une feuille de route technique pour le développement d’activités agroalimentaires durables. Cette initiative vise à valoriser les potentialités du territoire tout en assurant la sécurité alimentaire des populations locales.

L’événement s’est clôturé par des travaux en carrefours, divisés en trois groupes de réflexion, qui ont identifié les principaux défis et opportunités du secteur. Leurs recommandations, centrées sur des solutions pragmatiques, seront soumises au gouvernement provincial et aux partenaires techniques pour d’éventuelles actions concertées.

Un réseau multipartite sera prochainement mis en place pour assurer la pérennité des initiatives issues de cette conférence, qui s’annonce comme une étape majeure vers l’autonomisation agricole et économique du Haut-Uele.

Cellcom de l’ISTI

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