mai 5, 2025
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Un an après son élection à la tête de la province du Haut-Uele, le Gouverneur Jean Bakomito fait l’objet de critiques croissantes pour sa gestion jugée déséquilibrée des priorités institutionnelles. Au cœur de ces critiques, un constat amer ; la cellule de communication du Gouvernorat, pourtant vitale à la transparence et à l’image de l’exécutif provincial, fonctionne dans un dénuement total.

Une cellule laissée-pour-compte.
Malgré leur rôle crucial dans la couverture des activités gouvernementales, les journalistes affectés à la cellule de communication se débrouillent au jour le jour, sans matériel adapté ni appui logistique. Caméras hors d’âge, micros défectueux, ordinateurs obsolètes, une équipe pourtant dynamique, engagée et prête à faire rayonner les actions de l’autorité provinciale.

“On se partage une seule caméra empruntée, certains s’endettent pour louer du matériel, et même acheter un câble de micro à 20 dollars devient une montagne, aucun véhicule pour realiser le reportage sur terrain …”, confie sous anonymat un journaliste de la cellule. “Nous aimons notre métier, mais nous nous sentons abandonnés.”

Des sacrifices sans reconnaissance.
Les membres de cette équipe travaillent sans relâche, souvent jusqu’à tard dans la nuit, couvrant des événements, rédigeant des comptes rendus, et produisant des vidéos de terrain. Pourtant, les conditions salariales restent misérables. Aucun avantage, aucune prime, ni même les outils de base pour exercer leur métier dans la dignité.

Pendant ce temps, certains au sein du pouvoir provincial semblent s’adonner à une gestion plus festive des ressources

“ les gens vivent bien pendant que nous luttons pour nous procurer une rallonge électrique. Il a sa part de responsabilité dans le travail que nous réalisons ”, lâche un autre agent de la cellule, visiblement amer.

Un membre de la cellule de communication du gouvernorat, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a laissé entendre que depuis Octobre, des promesses de dotation en équipements sophistiqués sont faites. Pourtant, à ce jour, aucun matériel n’a été livré sur le terrain.
Face à cette situation, le gouverneur semble demeurer indifférent. Il continue d’apparaître sur des images floues, dans des vidéos et reportages de piètre qualité, sans manifester la moindre gêne. Pour lui, tout cela paraît visiblement normal.

Cette situation soulève des interrogations plus larges sur les priorités de l’actuelle gouvernance. Comment justifier l’abandon d’un secteur aussi stratégique que la communication dans un monde où l’information est un levier de gouvernance moderne ?

Face à ce qu’ils qualifient de médiocrité institutionnalisée , les journalistes espèrent une prise de conscience rapide de la part du Gouverneur Jean Bakomito. Car informer, c’est aussi gouverner. Et une équipe de communication ignorée, c’est une voix du pouvoir étouffée.

Caleb BODIO, Journaliste d’investigation, Communicologue , Étudiant et Chercheur

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